lundi 22 août 2016

Retour à bord.


Ça y est nous sommes de retour à bord. En France, au mois d'Août, tout est figé. Il ne faut pas espérer faire avancer substantiellement quoi que ce soit. Donc autant être prêt pour la rentrée. Et ramener le navire dans un port qui offrira plus de possibilités pour la suite. Après plus de quatre mois passés en France pour tenter de régler des histoires de familles, on est enfin de retour sur Liane en cette nuit du 4 Août. Pour nous, c'est le retour à nos privilèges. Privilège de vivre une vie simple mais libre. Privilège de voyager chez soi. Et ce soir, bonheur d'être à nouveau chez soi. Retrouver la chaleur du carré. Retrouver nos affaires, soigneusement triées. Car un bateau n'est pas extensible. Alors tout ce que l'on a à bord est le résultat d'un choix conscient. Ici pas d’achat compulsif. De consommation « par habitude ». Après quatre mois de vie dans un appartement et une maison, les deux raisonnablement grands, nous nous rendons compte à quel point la vie de sédentaire est contraignante. Plus confortable que celle de marin, mais sans réelle liberté de décision, d'action et de mouvement. La voiture était impérative. Les courses quasi quotidienne. Et évidemment avec une tendance à accumuler le superflu. La plupart des occidentaux exorcisent leur angoisse face au grand mystère de la vie et de la mort en s'entourant d'un maximum d'objets. Au cas où, parce que c'est trop choux, parce que ça me plaisait. Et puis parce que jeter est difficile. C'est l'aveu de notre coupable légèreté et ou de notre totale soumission face à la matière. Donner ? Pire encore. C'est reconnaître que l'autre non seulement pourrait faire mieux que soi en utilisant réellement l'objet, mais c'est surtout lui reconnaître une existence positive, à tout les sens de cet adjectif. Or l'ennemi c'est l'autre. C'est par lui que cette mort tant redoutée peut arriver. Alors que l'objet lui est rassurant. Même s'il est mortifère par excès. Mais c'est une mort douce, rassurante. Alors on accumule. Point de cela sur un bateau. Pas de facilité. Tout y est choix. Et c'est ce qui nous plait.

Merci de votre intérêt et à bientôt.
 
Retour à bord


Vue du balcon. Elle a changée depuis.

La marina Bouregreg, un havre de paix.
Évidemment, la matière et la vie se rappellent à nous dès le lendemain matin. Après quatre mois, Liane est recouverte d'une bonne couche de crasse, sable, guano au dessus de la surface et d'algues et de coquillages sous la ligne de flottaison. Il faudra deux bonnes journées pour remettre de l'ordre dans tout cela. Et deux plongées pour retrouver l'entrée de la prise d'eau des WC, bouchée par une pellicule uniforme de sédiments sur la coque.
Il faut aussi refaire le point de ce que l'on a en nourriture, ce qui doit être complété pour le départ. Reprendre la météo quotidiennement. Et finir la réparation du moteur. Tout en profitant quand même des siestes dans le cockpit et de visite de Rabat, Salé et Casablanca. Bref, des journées bien remplies.
En quittant Liane fin mars, je ne savais pas combien de temps durerait notre absence. En France, je comptais bien les mois qui passaient. Mais ce n'est qu'à l'aéroport et plus encore à la marina que j'ai réalisé ce qu'étaient quatre mois. Le tiers d'une année. Et c'est long, le tiers d'une année.

Cours de voile sur la rivière Bouregreg.

Mausolée Mohammed V

Mausolée Mohammed V

La rivière Bouregreg à marée basse

Le "bac" entre Salé et Rabat.


Escapade à Casablanca.



Escapade à Casablanca.

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