La Ruta Pedra en sec
Ca y est, c'est fait. J'ai traversé la Sierra de Tramuntana. Et d'une certaine façon Majorque par
la même occasion. Superbe randonnée de 8 jours
essentiellement par le GR221, mais pas uniquement. Commençons par la
classique avalanche de chiffres. Huit jours de marche, sept nuits à
la belle étoile, cent quatre vingt kilomètres, sept mille mètres
de dénivelée, plus de 1600 photos et vidéos. En autonomie totale.
Enfin presque. Car ma stratégie énergétique concernant mon
appareil photo s'avèrera inopérante, m’obligeant à une
interruption de 24h.
Mais surtout huit belles journées dans
cette nature méditerranéenne que j'affectionne tant. Huit jours
d'effort, de concentration, de méditation active. Huit jours de photo. Sept nuits à
converser avec les étoiles. Retrouver des sensations oubliées.
Retrouver des préoccupations oubliées. Simples et directes. Où
aller ? Est-ce le bon chemin ? La bonne trace ? Où
manger ? Où dormir ? Écouter les oiseaux chanter. Faire
chauffer sa popote sur son réchaud. Installer son bivouac. Bref, un
grand et bon bol d'air.
Le mois de décembre, climat
méditerranéen oblige, se prête à cette randonnée. Pas de pluie,
une température équivalente à une fin septembre en France. Deux
petit bémol toutefois. Les jours sont très courts et je marcherai
en général deux heures de nuit, à une exception près, pour
pouvoir boucler les étapes dans le temps imparti. Avantage, je
pourrai me lever relativement tard chaque matin... Autre bémol, au
Sud de Deià, tout est fermé en cette saison. Aucun hôtel d'ouvert,
très peu de restaurant et de magasins. Sans importance pour moi qui
suis en autonomie totale. Mais qui imposerait cette option à
quiconque voudrait rééditer cette randonnée à la même période.
Plus au nord, les refuges du GR sont ouverts. Car ce chemin, la
« Ruta pedra en sec », est assez récent. Le tracé et
« l'équipement » tout frais. Innovation qui n'est pas
forcément bien vue des propriétaires terriens locaux, la vieille
mentalité gréco-romaine rurale n'étant pas un modèle de
d'ouverture et de dynamisme. La création du chemin semble s'être
faite au forceps, et via tribunaux interposés. De nombreux signes en
attestent, du panneau de déviation plus ou moins officiel au panneau
officiel d'excuses pour cause « d'interruption judiciaire »
de l'itinéraire. Bref, le schéma classique d'une
réappropriation récente de la nature par les citadins, au grand dam
des ruraux. Certaines variantes empruntent des chemins dont le
caractère publique peut être mis en doute. Il faut donc faire
attention à ce que l'on fait. Mais au mois de décembre, tout le
monde se fiche d'un randonneur solitaire. Et je ne rencontrerai aucun
obstacle ni problème.
Mais le jeu du GR en vaut la chandelle.
Cet itinéraire permet de découvrir l'ile en dehors des « sentiers
battus » des resorts et autres séjours « pieds dans
l'eau ». La côte ouest et la montagne sont splendides, rurales
et sauvages à la fois. Avec suffisamment de cachet pour lancer une
initiative réussie de labellisation « patrimoine mondial » auprès
de l'UNESCO. Et s'il faut faire « marcher le tourisme »,
faire « marcher le touriste » semble donc une bonne
stratégie.
L'itinéraire que je suivrai, trouvé
sur un site allemand, www.alpenquerung.info, traverse la Sierra Tramuntana en huit jours. Avec un
départ de Port d'Andratx. Ce qui pour moi confère un double
avantage. Je pars « au sortir du bateau ». Et Port
d'Andratx me positionne très favorablement pour la poursuite de mon
périple marin vers le sud-ouest. A une exception près ;le
tracé ayant connu quelques fluctuation récente je l'ai déjà
mentionné ; la trace suit des sentiers officiels et ouverts,
GR221 ou variante par les sentiers du Conselleria de Medi Ambient del Gobierno de las islas Baleares. Il y a vraiment
deux temps différents, avant et après Deià. Ceci je pense étant
du à la présence ou non d'eau en quantité suffisante pour
l'agriculture. La végétation, les écosystèmes, sont les mêmes
partout. Mais au nord de Deià, l'eau est plus présente, et une
agriculture méditerranéenne s'y développe. Je serais donc
accompagné par le tintement des clochettes des moutons jusqu'à la
fin.
Je ne vous décrirai pas les paysages,
ni les impressions qu'ils font naitre, les photos le feront bien
mieux que moi.
En conclusion, une superbe randonnée
que je recommande à tous les amateurs du genre. Et que je referai
bien volontiers à l'occasion, au printemps cette fois.
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En quittant Port d'Andratx, le ton est donné. |
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L'ile de Dragonera vue de Ses Basses. |
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Au sommet de l'Esclop. |
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En entrant dans Estellenc. |
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Orangers, citronniers, palmier. Un jardin d'éden. |
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Petit déjeuner. Important ! |
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Au col de Camin Nous. |
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Pas de pluie mais du vent, qui lorsqu'on dépasse les 800m d'altitude devient froid. |
Merci pour votre intérêt et à
bientôt.
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