L'escale à Sète arrive à son terme. Trois jours pour finir de
préparer le bateau, configurer le téléphone satellite, racheter un
pavillon de courtoisie aux couleurs de l'Espagne, et, last but not
least, faire le bidon de survie. Mais l'escale à Sète n'était pas
uniquement motivée par des considérations purement techniques. Sète est
une belle ville, une des rares villes maritimes en France, une ville de
culture et méritait donc une visite. Et quelques photos par la même
occasion.
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Sète, une ville maritime vue du mont Sainte Clair (sans "e") |
A la croisée de la Méditerranée et
de l'étang de Thau, port de commerce et de pêche actif, Sète reste
une ville qui conserve un cachet indéniable, escale touristique sans
s'être toutefois complètement « muséïfiée ».
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Le phare du môle St Louis, la jetée et le port de plaisance. |
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L'étang de Thau et Bouzigues. Oui, les huitres sont dans les casiers que l'on voit au fond. |
Il
m'est agréable d'aller me promener le long des quais, dans les
ruelles de la ville haute, monter au Mont Sainte Clair et de me
perdre à la Pointe Courte. Car il y a un mélange unique dans cette
cité de taille modeste, une sorte de Marseille en réduction. C'est
probablement l'expression de son caractère maritime, très marqué.
La ville est sillonnée de canaux, les bateaux sont à quai en plein
centre-ville, et surtout, fait rare en France, il y a une série de
ponts tournants ou levants qui permettent aux navires de toutes
hauteurs de traverser la ville et de rejoindre l'étang de Thau. La
norme en France, pays de paysans, est plutôt la soumission du
maritime aux impératifs terrestres. Un exemple parmi tant d'autres,
le Rhône, navigable jusqu'après Lyon, mais dont les ponts sont
relativement bas, le premier obstacle étant le pont de la voie
rapide entre Arles et Nîmes. Mais point de cela à Sète. La
circulation s'arrête sagement aux feux rouges, laisse passer les
bateaux, pour reprendre ensuite son mouvement perpétuel.


Je connaissais déjà Sète et donc le
centre d'art contemporain du Languedoc-Roussillon, le musée Paul
Valéry et le cimetière marin n'avaient plus de secrets pour moi. La
durée finalement assez courte de l'escale ne me permettait pas d'y
retourner. Pas non plus de visiter le musée de l'art brut, l'espace
Brassens ou le musée de la mer.
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Le cimetière marin. |
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Une propriété sur le Mont Ste Clair. |
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Agde et l'étang de Thau. |
Mais, chemin faisant vers la Pointe Courte, à l'occasion d'une
pause café bien méritée, je rencontre Robert et Mijo, amarrés là, sur le
quai, au pied des tables du bistrot. Ils sont les fiers capitaines du «
Cayrol », barque de poste du canal du Midi de 1818, construite à
l'identique d'après les plans de l'époque par Robert lui-même.
Chaleureux, accueillants, passionnés et passionnants, Robert parle du
canal du Midi en authentique amoureux. Mijo, artiste peintre, me suggère
d'assister à la lecture de poèmes qu'une association organise ce jour à
bord. Une heure et demie d'expression relâchée, de talents trop
longtemps contenus, bridés, inutilisés. Mais aussi un bon moment entre
soi, de partage et de plaisir d'être ensemble. Une belle rencontre,
merci à eux deux pour ce beau et bon moment.
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Robert, le fier constructeur et capitaine du "Cayrol". |
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Mijo en action. |
Merci pour votre intérêt et à
bientôt.
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