lundi 8 février 2016

Une escale à Tanger.


Tanger Gibraltar. Vu sous l'angle de la navigation, 32,85 miles marins. D'un point de vue culturel, compter autant... en années lumières. D'une petite Europe du Nord posée au soleil, vous passez aux confins occidentaux de l'Orient. Vous quittez une marina super équipée, accueil parfait à l'anglo-saxonne, prix défiant toute concurrence. Vous arrivez dans un port de commerce en pleine reconversion, à couple sur les vedettes de pilote juste derrière un ferry abandonné. En attendant la construction de la nouvelle marina dont les travaux vont bon train, rien n'est prévu pour les voiliers. L’accueil est aimable, et chacun fait de son mieux pour nous accueillir en cette fin de soirée. mais en définitive, vous êtes au mouillage dans un port. Tanger se mérite.
Et puis pour aller en ville, il faut traverser le port de pêche. Visuellement, c'est plutôt sympa. Des couleurs, du mouvement. Tout cela est très dépaysant. La bande son, c'est un grand brouhaha, coups de klaxon, coups de gueules, bruit de moteurs, sifflet de l'agent. Sympa, sonore et un déjà un poil plus agressif. Et puis enfin, il y a les odeurs de marée qui viennent jusqu'au bateau. Bref, la ville se mérite.
Mais nous sommes au pied de la médina. Qui dans son dédale de ruelles, de passages, nous transporte dans un monde ancien, dense, intime et secret. Imperméable aux passants, mais pas à la mondialisation. Du Tanger "zone internationale" de jadis, de la beat generation, il ne reste que des souvenirs. L'esprit cosmopolite s'est mué en gentrification façon bobo, et nombre de « rihads » de la médina sont aujourd'hui des maisons d'hôtes, des résidences secondaires de français, d'espagnols. Tanger est à 45 minutes de ferry rapide de Tarifa, en Espagne, ce qui en fait une destination « weekend » prisée des voisins du nord. La médina, c'est aussi le souk, avec là encore ses couleurs, son mouvement, ses paysannes rifainnes et leur chapeau de paille à flonflon de laine vendant des fromages frais, les étals d'olives et leurs puissantes odeurs, les épices en vrac, à côté des dattes et des nouilles, les œufs vendus au kilo. Bref, toutes les images classiques du marché oriental.
La ville « européenne », ou moderne si vous préférez, à aussi son cachet. De la médina elle s'étend vers l'Est, la skyline couronnant la plage. La plage. Large, très longue. De sable fin. De vrai sable. Sur laquelle familles, couples, jeunes en recherche d'un flirt se retrouvent en ce dimanche après-midi de fin de mois. Restaurants chics, loueurs de chevaux, jeux pour enfants, vendeurs d'escargots et de pâtisseries (marocaines bien sûr), le front de mer est le prolongement "naturel" de la plage. De Tanger l'internationale, reste des enseignes et des graffitis sur les murs. Nous sommes de l'autre côté de la barrière érigée par la forteresse Europe, et les tagueurs locaux se saisissent du sujet.
Bref, escale de courte durée, et essentiellement passée à lutter contre une fièvre attrapée à Gibraltar. Ce qui ne nous à pas permis d'en profiter pleinement et sereinement. C'est là les aléas du voyage. Alors Tanger, ce n'est que partie remise.

 
Arrivée de nuit à Tanger.


Dans cet univers dense qu'est la médina, ou casbah, les sons sont amortis et les hommes passent en silence.


La médina dans son dédale de ruelles, de passages, nous transporte dans un monde ancien, dense, intime et secret.


Photographe en action !


Tanger l'orientale s'ouvre sur l'Atlantique.


Place Shouk Dahkel ou "petit secco", le café Tingis. Tingis est le nom ancien de Tanger.


Échoppes rue Smarine.


Nous sommes de l'autre côté de la barrière érigée par la forteresse Europe, et les tagueurs locaux se saisissent du sujet.


Le port en chantier et au loin, l'Espagne, l'Europe. Promesses d'avenir et de prospérité.


La médina vue de Liane.


Merci pour votre intérêt et à bientôt.

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